( 10 septembre, 2008 )

Libertés syndicales

Arrestation de membres du bureau national des enseignants contractuels

12 août 2008

Melle Maarouf Meriem , Boudellale Mourad et Msilli Redouane, tous trois membres du bureau nationnal des enseignants contractuel du snapap ont été arrêtés par des agents des services de sécurité le 12/08/2008 à 10h00 du matin lors d’une manifestation des enseignants contractuels affiliés au snapap en face a la présidence .

Alors qu’ils entament leur 4ème semaine de grève de la faim, les enseignants contractuels ne perdent pas espoir de voir leurs doléances prises en charge.
Les enseignants contractuels en grève de la faim depuis le 14 juillet dernier « n’entendent pas cesser leur action et ce, quelles que soient les conséquences qui en découlent », ont indiqué, hier, les concernés.

Lors d’une réunion, qui s’est tenue au siège du Snapap avant-hier dimanche, à 2 jours de la date de la tenue du sit-in prévu pour aujourd’hui à 10 heures devant le siège de la présidence de la République à El-Mouradia, les membres de l’intersyndicale n’ont pu convaincre les grévistes de geler leur grève de la faim.

Selon le porte-parole du Cnapest, M. Boudiba, « nous avons essayé de les convaincre de changer de stratégie, mais ils ne veulent pas d’une autre forme de contestation. Ils estiment que c’est la forme qui leur reste pour arracher le droit à leur intégration dans les rangs de l’Education nationale ».

Les membres de l’intersyndicale, qui soutiennent l’action des enseignants contractuels, estiment qu’il est de leur droit « de décider comme ils l’entendent » sur l’issue de cette grève qui est la leur. Mohamed Salem Sadali, représentant du Satef (membre de l’intersyndical), ajoute que tous s’attendent à un dénouement heureux. « Nous attendons des solutions pour arrêter ce drame », soutient-il avant d’ajouter que le silence, observé jusque-là (près d’un mois) par les pouvoirs publics, « ne fait qu’empirer la situation ».

L’intersyndicale évoque, par ailleurs, « le risque imminent » qu’encourent les grévistes en l’absence de l’ouverture d’un dialogue entre les contractuels et l’employeur.

Côté santé, « il est évident qu’après un certain temps de grève de la faim, leur santé se détériore. Celle-ci est d’ailleurs qualifiée de « catastrophique », a encore indiqué la représentante du Snapap qui précise que des grévistes font l’objet de réanimation dans les hôpitaux. Certains sont sous contrôle et sont assistés par des médecins bénévoles.

Selon le Snapap, outre la participation de l’intersyndicale de la fonction publique, qui compte en son sein plusieurs syndicats autonomes, les membres des bureaux de wilaya du CNEC (enseignants contractuels), d’autres enseignants prendront part au sit-in prévu aujourd’hui devant la présidence de la République. Il est également attendu, selon les membres de l’intersyndicale, la participation de la société civile et de partis politiques et associations. Il est à rappeler que le sit-in d’aujourd’hui est la troisième action que le comité national des contractuels engage depuis le début de la grève le 14 juillet dernier.

 

 

Enseignants contractuels : «La grève de la faim jusqu’au dernier souffle»

par Sofiane M., Le Quotidien d’Oran, 14 août 2008

Le bras de fer entre les enseignants contractuels et le ministère de l’Education nationale tend vers le pourrissement. Depuis le lancement de cette grève de la faim le 14 juillet dernier par une cinquantaine de représentants des enseignants contractuels, le conflit s’est compliqué en raison de l’intransigeance des pouvoirs publics, d’un côté, et la résolution des grévistes à aller jusqu’au bout de leurs revendications, de l’autre.

Plus d’un mois de grève de la faim et trois tentatives de rassemblement avortées après l’intervention musclée des forces de sécurité ne semblent pas suffisantes pour faire plier les pouvoirs publics. A la 31e journée de cette éprouvante grève de la faim, aucune issue favorable à ce bras de fer, qui n’a que trop duré, n’était perceptible, faisant planer aujourd’hui des craintes quant à l’état de santé des grévistes. Après un mois sans nourriture, les 50 grévistes ont désormais franchi la ligne rouge et l’éventualité de l’apparition de complications et de séquelles durables sur leurs métabolismes doit être prises sérieusement en considération, selon les médecins. Affaiblissement général, diminution de poids supérieure à 40%, hypotension artérielle, hypoglycémie, crampes musculaires, dysfonctionnement de l’appareil digestif, évanouissement et palpitations, état comateux: les signes ne trompent pas sur la détérioration grave mais surtout rapide de la santé des grévistes.

«On va poursuivre cette grève de la faim jusqu’au dernier souffle», a lâché hier, avec une voix durement éprouvée, une membre du bureau national du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC). La syndicaliste a regretté le mutisme des pouvoirs publics devant la situation préoccupante des grévistes, dont certains ont été évacués à de nombreuses reprises dans un état comateux aux établissements hospitaliers de la capitale.

«L’heure est grave. Il y a des grévistes qui n’arrivent plus à se tenir debout», déplore notre correspondante jointe hier par téléphone. Un autre syndicaliste confie que les grévistes, qui se trouvent depuis le 14 juillet dernier au siège du Snapap, refusent catégoriquement les visites des représentants des syndicats autonomes pour exprimer ainsi leur colère face au mutisme de la société civile. «Ils veulent vivre honorablement ou mourir seuls dans la dignité», déclare notre source, qui était visiblement affectée par cette persévérance des grévistes.

Devant le mutisme des pouvoirs publics face à la détresse des enseignants contractuels, les syndicats autonomes se tournent désormais vers les instances internationales pour demander leur intervention. Des plaintes contre le ministère de l’Education nationale ont été adressées au Bureau international du travail (BIT), à l’International des services publics (ISP) et à l’Internationale de l’Education (IE). Cette dernière instance, qui avait répondu lundi dernier aux représentants des grévistes, a regretté le «manque de concertation des autorités éducatives algériennes devant les préoccupations légitimes de dizaines de milliers d’enseignants contractuels dévoués à leurs élèves». L’IE a condamné «la répression violente des rassemblements pacifiques d’enseignants devant le siège du ministère de l’Education nationale». L’Internationale de l’Education a également condamné le «mutisme des autorités algériennes face à l’urgence de la situation humanitaire et sanitaire de la situation».

A noter que les enseignants contractuels, en grève de la faim depuis le 14 juillet dernier, exigent leur permanisation immédiate par le ministère de l’Education nationale, sans passer par le concours de recrutement. Une revendication qui avait été rejetée par la tutelle.

 

Nouveau sit-in des enseignants grévistes aujourd’hui devant la présidence

Le département de Benbouzid dément tout contact

Par Naïma B., Le Jeune Indépendant, 19 août 2008

Alors que des informations ayant circulé ces deux derniers jours font état de discussions entre le ministère de l’Education nationale et l’Union nationale des associations des parents d’élèves représentée par M. Boualem Mebarki pour trouver une solution au problème des enseignants contractuels en grève de la faim depuis 37 jours, le département de Benbouzid a «fermement démenti» tout contact en ce sens.
En effet, dans un communiqué de la tutelle parvenu hier à notre rédaction, il est indiqué qu’«aucun contact de quelque nature que ce soit» n’a eu lieu. Il y est également rappelé la position connue de la tutelle quant au traitement de ce dossier. L’accès à la fonction d’enseignant est régie par des dispositions législatives, notamment l’ordonnance n° 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la fonction publique, rappelle le communiqué. «Tous les concours de recrutement aux différents corps de l’éducation nationale sont ouverts à tout Algérien remplissant les conditions statutaires d’accès à ces postes selon le principe de l’égal accès aux emplois publics», peut-on y lire. Pour sa part, M. Mebarki a fait part de contacts avec des responsables au niveau du ministère «pour tenter de sauvegarder les intérêts moraux des élèves», mais que «la rencontre effective avec le secrétaire général n’a pu avoir lieu.». Le président d’honneur de l’Union nationale des associations des parents d’élèves, voulant «régler ce problème entre Algériens», allusion faite à l’ensemble des réactions et de soutien aux grévistes de la faim émanant de l’extérieur du pays, a vainement tenté par le passé une médiation entre les grévistes de la faim et la tutelle.
M. Mourad Tchico, du Snapap, a quant à lui manifesté sa désolation et sa déception devant l’intransigeance de la tutelle, «après une volonté manifeste d’ouvrir le dialogue», et ce avec la tentative des médiateurs quant à «désamorcer la crise» en se rapprochant de l’Administration. Le responsable du Snapap a promis une «rentré sociale chaude» avec un éventuel boycott de la rentrée scolaire. Dans ce contexte, les enseignants contractuels, «déterminés à aller jusqu’au bout» de leur mouvement, maintiennent leur grève de la faim, avec toutes les conséquences que cela suppose après 37 jours, de même que le sit-in décidé pour aujourd’hui devant la présidence de la République. Au sujet de l’état de santé des grévistes, qui continue de se dégrader, le rapport de M. Houari Kaddour, président du Conseil national de santé publique (CNSP), fait état d’un ensemble de symptômes dûment constatés, comme des troubles de l’appareil urinaire, des douleurs et crampes musculaires, un état d’incapacité à toute activité physique, un amaigrissement avec des chutes de poids très importantes, des difficultés respiratoires aigues, des hypoglycémies et, enfin, une incapacité à communication entre eux, ce qui les confine à plus d’isolement. Il convient de souligner que deux enseignants ont été placés sous alimentation artificielle. N. B.

 

 

 

 

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(1) Commentaire

1 Commentaire à “ Libertés syndicales ” »

  1. beriah said dit :

    Le chargé de l’Organique du CLA démissionne
    Posté par Benderouiche le 11 octobre 2008

    A tous mes camardes du Conseil des lycées d’Alger (CLA)

    Traditionnellement, les syndicalistes utilisent cette période de l’année pour dresser le bilan de leurs luttes, s’échangent des résolutions de mieux faire pour l’année qui suit.

    Au plan subjectif et personnel, mon engagement au sein de ce syndicat et mon attachement à sa ligne, à ses idéaux et à ses valeurs, étaient tellement profonds, qu’ils n’avaient d’égal qu’un amour profond pour ce syndicat et une fidélité de fer aux camarades qui se sont tant sacrifiés. Je me suis identifié personnellement à ce Mouvement. Il représentait une partie de moi-même. Nous ne voulions pas nous résoudre à sa disparition. En tout cas pas sans nous battre jusqu’au bout pour tenter de le sauver comme instrument de lutte et non comme «appareil» tourné sur lui même.

    Au plan objectif, notre conscience de la lutte et de ses enjeux pour une école moderne, publique et de qualité et d’un syndicat solidaire, nous imposait de tout faire pour aider à sauvegarder le CLA comme instrument de cette lutte, porteur d’une cause juste, et dépositaire d’un capital de confiance et d’un crédit syndical majeur, fruits de tous les combats menés avec persévérance et courage depuis 2002.

    Pour tous ceux qui ont conduit dans l’honneur le combat des valeurs, une étape se termine. Une autre s’ouvrira certainement. Tôt ou tard.

    Aujourd’hui avec regret je démissionne du CLA et de toute autre activité par épuisement ce jour le vendredi 10 octobre 2008, épuisé sur le plan médical et moral et en convalescence physique depuis 10 jours et pour beaucoup de temps épuisé par mes vingt ans dans l éducation et par ces milliers d’heures de stress permanent. Notre demande de 25 ans de service est plus que vitale pour nous tous. Nous avons peur de mourir épuisé dans ce travail dont on bénéficie même pas d’une visite médicale par an. Voilà ma détresse, marginalisé dans cette société, ce monde de l’éducation dans j’ai tant donné et qu’aujourd’hui ce corps chétif de ma personne ne peut plus supporter que mes camardes ne me jugent pas sur cet acte. Tout ce que je pouvais donné au CLA je l’ai déjà fait.

    Je fête aujourd’hui mes vingt ans dans l’éducation avec un goût amèr de cette tranche de vie. J’ai toujours fait mon travail avec amour et tout ce que je pouvais donné à mes élèves je l’ai déjà fait quand on est en détresse dans notre travail, on se retrouve souvent seul. Peut-on terminer ces années avec ce stress de travail ou doit-on prendre la bonne décision ?

    L’ex /chargé de l’organique du CLA

    Membre fondateur du CLA authentique du 2003

    MR ROUANI DJAMEL

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