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( 12 septembre, 2008 )

Element de Réfléxion

Alerte rouge: un complot 05 octobre bis est en route.

Mercredi 10 septembre 2008

Nous savions depuis des mois que l’impasse politique dans laquelle s’est fourvoyée l’oligarchie ne pouvait pas perdurer, car elle menaçait tout le régime d’implosion. La catalepsie politique de Bouteflika et son retrait ostensible des tractations claniques, à la veille des élections présidentielles, et dans une situation sociale au bord de l’explosion sociale généralisée, semble avoir poussé les membres principaux de la junte à tenter de rééditer un complot d’envergure, pour reprendre totalement en main une situation qu’ils ne contrôlent plus de la façon qu’ils voudraient.

Nous avons appris qu’un travail d’action subversive, intense et à très large spectre, a été mis en marche pour inciter les jeunes algériens de tout le pays, à se soulever. Des agents provocateurs sont brieffés pour entraîner la foule à commettre des dévastations, des carnages et des viols, dans l’intention d’épouvanter la population et amener celle-ci à supplier l’armée d’intervenir et de sévir contre les “hordes de voyous”.

Un scénario de coup d’état, et l’instauration d’un “Comité de salut public” fantoche seraient à l’ordre du jour. Ce serait pour eux la solution idéale pour faire main basse sur le trésor et permettre à leurs alliés américains de s’installer au Sahel et dans notre Sahara.

Il y a péril en la demeure!
L’Algérie est en danger!

Des dizaines de milliers de tracts et des Mailings appelant au soulèvement sont dirigés par des équipes spécialisés dans la propagande et la subversion. Des agents provocateurs se sont infiltrés au sein des quartiers, dans tout le pays, notamment à Alger et à Constantine pour préparer l’embrasement “spontané”.

Certains corps de sécurité et des voitures banalisés sont fins prêts, pour créer l’affrontement et amener le pays au bord de l’explosion. Mais tout est préparé pour circoncire les émeutes après que celles-ci aient provoqué l’hécatombe au sein des populations. L’armée se prépare, d’ores et déjà, le rôle, encore une fois, de sauveur de la république et de la sécurité publique. Et elle fera en sorte que ce soient les populations meurtries par des jacqueries sanglantes qui l’appelleront à son secours. Le peuple doit continuer à penser qu’il n’est pas apte à se prendre en charge, et que seule l’armée restera un gage de quiétude pour le pays.
Tous les paris sont ouverts et un coup d’état est hautement probable.
Il nous appartient, en tant que peuple, de ne pas permettre qu’une telle horreur se produise. Nous devons déjouer le complot! Il y va de l’existence de notre nation.


Nous devons occuper le terrain politique dès la veille du 05 octobre. Notre jeunesse, dans tout le pays, doit rester vigilante et refuser de répondre à la provocation d’éléments qui seront envoyés pour provoquer le drame. Certes, la situation est devenue intenable pour le peuple algérien, et encore plus pour sa jeunesse. Mais ce soulèvement programmé dans les officines de la junte et de leurs associés de tous bords, ne nous conduira qu’à plus de pouvoir pour la junte, et à plus de malheur et d’oppression pour le peuple.
Nous ne devons pas quitter nos quartiers. Ou mieux encore, nos domiciles.
Nous provoquerons un chahut national qui durera toute la nuit du 04 au 05 octobre.

Nous ferons un vacarme qui étonnera la planète entière, pour attirer l’attention de l’opinion mondiale sur la nature du régime.
Les youyous éclatants de nos sœurs seront une réponse à leurs grognements de charognards.



Mais nous empêcherons toute violence.
Nous démasquerons les agents provocateurs.
Nous protégerons notre patrimoine public.
Nous serons plus intelligents et plus déterminés que leurs stratèges monstrueux.
Parce que nous aimons notre pays et que nous sommes déterminés à le sauver.



Nous serons unis face à l’ennemi. De l’ouest, du Centre, de l’est, du Sud, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, nous leur donnerons une leçon digne de celle que le peuple algérien a administré au pire colonialisme de l’histoire.


Nous devons, pour cela, nous mobiliser tous. Face à leurs moyens, colossaux, qu’ils mettent en œuvre pour nous amener à nous exterminer les uns, les autres, nous devons constituer une armée de la communication et du téléphone arabe. Que chacun d’entre nous se mette en devoir de passer le message au plus grand nombre de nos compatriotes, en arabe, en tamazight et en français, jusque dans l’arrière pays, jusqu’à l’oasis la plus reculée, et la dachra la plus enclavée.
Et que Tahia bladi devienne le lieu ou nous nous rencontrerons pour déjouer toutes leurs manoeuvres. Pour démasquer les agents qu’ils vont infiltrer parmi nous, et déchiffrer les tracts qu’ils vont mettre en circulation. Nous devons faire circuler une seule consigne: Aucune violence!


Mais nous devrons faire briser le mur du silence qu’ils ont érigé autour de notre souffrance, par une presse qui leur est inféodée. Notre cri de colère devra être entendu du monde entier.
Dieu m’est témoin que je n’obéis à aucune injonction si ce n’est celle de ma conscience et de mon amour pour ma patrie, et que ma seule ambition est d’assister à l’avènement d’une Algérie fraternelle.
En avant mes frères et mes soeurs. Notre pays attend de nous que nous le sauvions! Que vienne l’heure de la délivrance et de la dignité.
D.B

 

 

( 12 septembre, 2008 )

La jeunesse dans les luttes sociales

Abdelouhab Fersaoui est un jeune militant algérien. Venu participer au 1er Forum Social Maghrébin, ce fut l’occasion pour moi de le questionner sur la jeunesse algérienne. Qu’a-t-elle en commun avec celle du Maroc ? Il parait évident, en écoutant son discours, que les jeunes au Maroc ou en Algérie ont des luttes similaires, et parfois malheureusement ils font face à la même violence des autorités quand il s’agit de descendre dans la rue pour faire entendre leur voix. Jeunesse ignorée qu’on ne veut même pas écouter. Interview…

1. Pourrais- tu te présenter ?

La jeunesse dans les luttes sociales L135xH175_jpg_photo_1-42420Je suis Abdelouhab Fersaoui, venu de l’Algérie, je représente une association nationale de jeunes : le RAJ (Rassemblement Action jeunesse). Je suis venue au Maroc représenter mon association et les jeunes algériens dans les travaux du portail web Maghreb/Machrek [1]. J’ai auparavant assisté au déroulement des préparatifs du Forum Social Maroc de Janvier 2008.

2. Quelques mots sur ton association ?

RAJ est une association créée en 1993 par un groupe de jeunes algériens dont l’objectif est de promouvoir la défense des droits de la personne humaine, et d’encourager l’émergence des initiatives des jeunes dans le domaine culturel, scientifique, sportif, d’éducation et de citoyenneté. Nos actions se font par des campagnes de sensibilisation, des formations, des stages sur la culture des droits de l’homme.

3. Comment s’est crée l’association ?

Elle s’est crée dans une situation politique instable vécue depuis l’arrêt du processus électoral démocratique en 1992 par des militaires [2]. Cette situation a plongé l’Algérie dans un bain de sang en faisant plus de 200 000 morts, des milliers de disparus, des milliards de dollars de perte dans l’économie nationale, sans parler de la dégradation du niveau de vie de la population. Dans tout ce flou, les jeunes ont perdu leur repères et sont les premières victimes car ils se retrouvent sans perspectives. C’est pour cela que nous voulons faire du RAJ, un espace rassembleur et une tribune d’expression pour les jeunes.

4. Dans quel contexte sociopolitique le mouvement associatif en Algérie a t’il émergé ?

Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, c’est le régime du Parti Unique (fermeture du champ politique et médiatique) qui a mené l’Algérie à ruiner l’économie nationale et qui a réprimé toutes les forces autonomes. Ce marasme social a déclenché les événements du 5 oct. 1988. Les jeunes sont descendus manifester dans les rues pour revendiquer l’amélioration du mode de vie et l’ouverture du champ politique et médiatique [3]. Ces manifestations se sont déroulées à l’échelle nationale. Malheureusement le régime algérien n’a pas hésité à réprimer violement ces manifestations en faisant plus de 500 morts [4] par balles de la part des forces de l’ordre algérien. Ces événements ont amené une brèche du champ politique et médiatique, ce qui a donné naissances par la suite a des partis politiques, des syndicats autonomes et des associations. Apres la nouvelle constitution de 1990, tout avait l’air de fonctionner jusqu’à l’arrêt du processus électoral démocratique en 1992 (NDLR : il s’agit du coup d’état). Depuis les associations autonomes travaillant en faveur de la population subissent une répression farouche de la part des autorités qui leur empêchent très souvent de faire leurs activités ou de manifester. De plus elles ne reçoivent aucune aide financière ou matérielle.

5. Changement de sujet, tu as participé au Forum Social Maroc en Janvier 2008, et au 1er Forum Social Maghrébin, quel est ton sentiment par rapport au processus pour un Maghreb des peuples ?

Je suis très content d’y avoir participé. Lors des ateliers, des choses concrètes en sont sorties. J’ai bénéficié de l’expérience des autres, d’autant plus qu’il s’agissait (en Janvier) de mon premier contact avec des organisations internationales. Ces rencontres m’ont permis d’échanger des expériences et d’établir des contacts dans la perspective de travailler ensemble. On représente une jeunesse qui a une soif inassouvie d’apprendre de se cultiver, de travailler afin de participer pleinement au développement de notre pays.


[1] Désigne l’Orient arabe, de l’Égypte à l’Irak et à la péninsule arabique.

[2] Coup d’état militaire : le Haut conseil de sécurité renverse le président Chadli Bendjedid

[3] Après Oct.88 on assiste à la création d’une presse autonome capable désormais de dénoncer et de faire la vérité sur certains faits. De plus les événements de 88 ont amené au multipartisme politique : désormais le parti unique mené jusque là par le FLN ne sera plus le seul sur la scène politique. Des partis politiques vont ainsi voir le jour, tandis que d’autres déjà existants vont pouvoir sortir de leur clandestinité

[4] Le bilan officiel table à 176 morts, 900 arrestations et des dégâts matériels de plusieurs milliards de dollars

 

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